Jehan LeMessier III
Sixième génération connue :
Si l’âge mentionné au décès de Jehan LeMessier est exact, le père de David naît environ 15 ans après le mariage de ses parents. Il serait né vers 1582, au hameau de la Remondière à St-Denis-le-Thiboult. Âgé d’environ sept ans, Jehan devient orphelin de père. Les archives n’ont apporté aucun lien entre lui et ses parents. Ce qu’on appelle « des preuves circonstancielles » dans le langage judiciaire, m’ont fait connaître Jehan comme fils de Jehan et Cardine Acoulons.
En 1603, Jehan achète une maison. Son achat est motivé par un mariage qu’il doit contracter dans les mois qui suivent. Comme trop souvent chez les LeMessier, le nom de son épouse est inconnu.
La maison est à Vascoeuil dans un endroit aujourd’hui nommé « Petit Villers ». Il paie sa maison comptant, chose très rare à l’époque. Encore plus, pour un homme qui a à peine 21 ans. Il peut la payer comptant, grâce à l’héritage reçu au décès de son père. L’endroit est assez près de la demeure de sa mère. Le « Petit Villers » est à environ deux kilomètres de la Remondière où demeure sa mère. Nous avons vu plus haut qu’elle a vendu sa portion d’héritage à Villers et semble avoir conservé sa maison à la Remondière. Avec le peu de LeMessier à Vascoeuil et à St-Denis-le-Thiboult, ainsi que pour les raisons mentionnées plus haut, il y a un doute raisonnable que Jehan soit le fils de Jehan et Cardine Acoulons.
Où Jehan s’est-il marié? Un indice me laisse croire qu’il aurait pu se marier à Perriers-sur-Andelle, commune située à quatre kilomètres au sud de Vascoeuil. C’est également l’endroit où nous retrouvons le premier LeMessier connu. Dans une vente de terre à Jacques Huneault le 4 juillet 1604 à Perriers-sur-Andelle, Jehan LeMessier dit Blondelet est témoin. Que peut-il faire à cet endroit? 1604 est l’année qui suit l’année de son mariage.
Je vois le scénario suivant : Jehan a un enfant au début de 1604. Quelques mois plus tard, le couple LeMessier décide de le présenter aux parents de l’épouse. Oublions le vingtième siècle et pensons qu’à cette époque, pour se déplacer de quatre kilomètres, on devait le faire à pied ou à cheval. La semaine de travail était faite de six longues journées, ce qui laissait peu de temps pour les rencontres familiales. Jehan a pu attendre quelques semaines avant de présenter son enfant, afin qu’il soit moins fragile pour le voyage. Les registres de Perriers-sur-Andelle sont malheureusement introuvables aux environs de 1604. Je soupçonne fortement le père de David de s’être marié à cet endroit.
Il est certain qu’il a eu au moins quatre enfants, Jacques, Martine, Isabeau (Élisabeth) et David. Deux autres personnes pourraient être ses enfants. En effet, un Ermelaus LeMessier épouse Suzanne Roussel le 19 juillet 1650 à St-Denis-le-Thiboult. C’est le seul Ermelaus LeMessier rencontré dans la recherche. Qui est-il? S’il est originaire de St-Denis-le-Thiboult ou Vascoeuil, il est presque certain qu’il est le frère de David. Sa naissance se situe vers 1622, soit dix-neuf ans après le mariage des parents de David. Cependant, il peut être originaire d’ailleurs et être venu à St-Denis-le-Thiboult pour épouser une fille de la place. Il y a un autre doute sur ses origines. S’il était le frère de David, pourquoi n’a-t-il pas hérité d’une partie de la maison avec David et Jacques? S’il était un Blondelet, le doute serait presque dissipé.
À la même époque, une certaine Madeleine, veuve Blondel, demeure à St-Denis-le-Thiboult. À cause du peu d’informations que je possède sur ces deux personnes, je préfère attendre des preuves plus concluantes avant de me prononcer sur elles.
Comme pour beaucoup d’informations trouvées dans les archives, de la controverse peut surgir. Un Jacques LeMercier décède le 6 décembre 1658 à St-Denis-le-Thiboult. La recherche faite à cet endroit ne nous apporte aucun LeMercier. À remarquer que des enfants de David et Marguerite Barc sont quelquefois identifiés comme LeMercier. Devant ce fait, ce LeMercier serait un LeMessier.
J’ouvre une parenthèse au sujet des LeMercier. Leur origine se trouve en Normandie, beaucoup plus au sud. L’orthographe du nom LeMessier a été quelquefois modifiée surtout à Perriers-sur-Andelle. Parfois, la confusion a été faite à Vascoeuil et St-Denis-le-Thiboult avec nos ancêtres. Perriers-sur-Andelle étant situé dans le département de l’Eure, une recherche plus poussée à Évreux, sur les LeMessier ou LeMercier de cet endroit, pourrait nous éclairer davantage.
Une autre information se trouve à Ville-Marie. Jacques Messier, l’oncle de Michel, emprunte 200 livres de Charles Lemoyne en 1659 pour retourner en France par affaires. Jacques a probablement reçu une lettre, l’informant du décès de son père. Il devait retourner en France pour régler la succession. Le temps requis pour faire parvenir une lettre à Jacques est tout à fait normal. Les bateaux quittant Dieppe fin avril ou plus tard en mai, ils arrivent à la fin de juin ou en juillet.
Tout laisse croire que ce Jacques LeMercier serait le père de David. Pour embêter les chercheurs, une deuxième erreur est commise à son décès. Le père de David et Jacques a toujours été identifié comme Jehan LeMessier. Malheureusement, aucun document concernant la succession de Jehan LeMessier n’a été trouvé. Seule la vente de sa maison héritée par ses enfants a été relevée. C’est un débat qui pourra toujours faire parler. Un doute raisonnable me laisse croire que c’est le père de David, mentionné dans les registres de St-Denis-le-Thiboult.