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Michel Messier

Ses origines

Parmi tous nos ancêtres, certains ont fait la grande histoire de la Nouvelle-France. Je pense ici à des hommes comme Charles LeMoyne, Lambert Closse, etc. D’autres ont été de simples colons sans histoire. Enfin certains ont marqué l’histoire sans poser des gestes d’éclats mais leur vie a été remplie d’événements. Michel Messier peut être classé parmi ceux-là.

 

Michel naît en 1640 à Vascoeuil, petit village situé à une vingtaine de kilomètres à l’est de Rouen, en Normandie. Il est possible que Michel soit demeuré chez une de ses tantes, à St-Denis-le-Thiboult, avant sa traversée de l’Atlantique. Deux sœurs de son père y demeuraient Ysabeau (Élisabeth) résidait au hameau des Ventes et Martine, dans un endroit nommé Genneville.

 

Comme je l’ai dit précédemment, l’année de son arrivée en Nouvelle-France avec les autres membres de la famille Messier a été fixée à 1649. Durant l’année 1649, un navire en partance de Dieppe est arrivé à Québec le 23 août 1649. Je n’ai pas la date du départ de ce navire. Toutefois, il arrivait fréquemment que la traversée dure plus de deux mois. Beaucoup de gens y sont décédés ou ont été gravement malades.

 

Après le débarquement à Québec, il est normal de récupérer avant de poursuivre sa route vers Ville-Marie. Ce n’est que le 27 septembre que la barque quitte Québec pour Ville-Marie. Ce n’est pas aussi rapide qu’un canot pour remonter le fleuve. Un seul endroit est habité avant d’arriver à destination, c’est Trois-Rivières où se fera une halte de quelques jours. La prudence est de mise pour parer aux attaques surprises des Iroquois. Le groupe fait de nombreux arrêts sur les rives du St-Laurent pour dormir sur les berges.

 

Enfin la barge arrive à Ville-Marie, le 3 novembre, plus d’un mois après son départ. Quelles sensations Michel a dû avoir devant ces vastes étendues boisées et sauvages ! Son lieu de destination était à plus de 140 kilomètres de toute habitation. Il arrivait dans un endroit où moins de cinquante Français demeuraient. Un fort et quelques habitations constituaient le pays où il devait vivre.

 

Le dimanche 8 juin 1651, Michel, à Ville-Marie depuis environ 20 mois, peut mieux voir le milieu dans lequel il vit. Les Iroquois ont toujours rôdé dans les environs du fort. Cependant cette journée a été fort éprouvante pour le garçon de onze ans. Après la messe, de cinquante à soixante Iroquois attaquent le fort. Pour défendre la place, en incluant Jacques Messier et Antoine Primot, il n’y a que 17 hommes aptes à porter les armes sur les cinquante personnes habitant le lieu.

 

L’ennemi est repoussé en laissant des morts et des blessés. Chez les habitants, les pertes se soldent par le décès d’un Français et trois blessés.

 

Devant le notaire Claude Maugue, Michel affirme être à Montréal, en 1650. Le 12 août 1651 est la première mention sur lui; comme parrain d’un Indien « Michel Sachitihouichith Â». Pour lui, c’est le commencement d’une longue vie mouvementée. Il s’enracine davantage à Montréal quand, le 4 novembre 1657, il achète de Charles Lemoyne, une terre dite « La Provençale Â» de 2 x 15 arpents. Ce nom lui a été donné pour l’identifier à son premier propriétaire James Bourguignon dit LeProvençal. Pour lui montrer son attachement, M. De Maisonneuve lui concède dix autres arpents situés au bout de sa terre. Son emplacement serait aujourd’hui au sud, la rue St-Paul; à l’est, la rue McGill et à l’ouest, les environs de la rue St-Henri.

 

Le 18 février 1658, il passe, avec Anne Lemoyne son contrat de mariage. Il est célébré le 25 février, en présence des notables de la place : M. De Maisonneuve, Jeanne Mance, Lambert Closse, Charles Lemoyne, Jacques Leber et plusieurs parents et amis. Par son mariage, Michel devient l’oncle de Pierre Lemoyne d’Iberville ainsi que de Jeanne Leber, la célèbre recluse de Ville-Marie.

 

Le 11 juillet 1659, c’est la naissance de son premier enfant : Catherine. Michel en aura douze : huit filles, trois garçons et un enfant ondoyé.

 

Le 18 juin 1661, au baptême de Jeanne, son deuxième enfant, les registres de Montréal indiquent que Michel est entre les mains des Iroquois et on ne sait s’il est mort ou vivant. Plus tard, une note est ajoutée pour dire qu’on a eu de ses nouvelles et qu’il n’est que prisonnier.

Texte tiré du volume de  Gilles Messier :  Les Messier et leurs ancêtres, 700 ans d'histoire.

Dernière mise à jour : 

22 juillet 2014

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