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Catherine Primot

 

Les origines de Catherine Primot, femme de Charles LeMoyne

 

On ne peut parler des Messier sans parler de Catherine Primot. À ce jour, rien n’a été écrit sur cette femme dont la famille était la plus célèbre de Nouvelle-France. Le fichier origine est muet sur elle. Même le dictionnaire biographique du Canada n’en parle pas. Je crois que la mère de d’Iberville, du baron de Longueuil et des autres membres de cette famille devrait être mieux connue. Catherine semble être arrivée à Ville-Marie en 1649 avec Antoine Primot et Martine Messier, ses parents adoptifs, Jacques Messier, frère de Martine et son cousin Michel Messier.

 

Les parents de Catherine Primot, Guillaume Thierry et Élisabeth LeMessier demeuraient à St-Denis-le-Thiboult au hameau des Ventes(1). Il est normal de croire que Catherine est née à cet endroit. À son mariage en 1654 à Montréal avec Charles LeMoyne, il est mentionné qu’elle est originaire de Gonneville, évêché de Rouen. C’est la seule mention de son lieu d’origine. Dans une recherche sur les Messier à St-Denis-le-Thiboult, quatre actes notariés mentionnent qu’un hameau de Gonneville existe à St-Denis-le-Thiboult. Celui du 21 décembre 1532(2) indique que l’endroit est voisin du bois de St-Denis. Une carte de grande précision situe le lieu à environ un kilomètre de l’église. À Gonneville-sur-Scie, il n’y a aucune trace du baptême de Catherine Thierry. Quand on leur a posé la question sur leur lieu de résidence en France, la réponse fut Gonneville. Ce qui laisse croire que Martine Messier et Antoine Primot demeuraient au hameau de Gonneville à St-Denis-le-Thiboult au moment de leur départ pour Ville-Marie.

 

Le 20 avril 1650 à Ville-Marie, Catherine est marraine de Léger Hébert. Pour être présente à Montréal à cette date, elle doit y être arrivée en 1649 ou avant. Dans un acte notarié passé à St-Denis-le-Thiboult en date du 20 mars 1643(3) entre Guillaume Thierry avec David Messier et son frère Jacques, Antoine Primot est présent à la rédaction de l’acte. Il appose sa marque au bas du document. À neuf ans ou environ, une fille ne traverse pas seule l’Atlantique. Elle devait être accompagnée de ses parents adoptifs ainsi que de son oncle Jacques Messier et de son cousin Michel Messier. C’est entre 1643 et 1649 qu’elle est arrivée en Nouvelle-France. Je crois qu’elle a traversé l’Atlantique à l’âge de 9 ans plutôt qu’à 3 ans. Les conditions de la traversée obligent.

 

« Par les soins de Jeanne-Mance », c’est ainsi que mère St-Thomas, supérieure des Ursulines de Québec(4) parle de la présence de Catherine Primot chez les Ursulines à Québec « entre le 13 août et octobre 1653(5) ». Durant son séjour, elle apprendra à écrire, lire et à faire des travaux de broderies et autres. Jeanne Mance la connaissait depuis son arrivée et s’est probablement attachée à cette enfant. En 1650, Ville-Marie comptait environ une cinquantaine d’habitants qui étaient très près les uns des autres.

 

Le 10 décembre 1653, à Ville-Marie, Lambert Closse, commis au greffe de Ville-Marie, rédige le contrat de mariage de Charles LeMoyne et Catherine Primot. Il est mentionné que la future épouse a environ 14 ans. Elle serait donc née vers 1640 à St-Denis-le-Thiboult au hameau des Ventes. Son mariage avec Charles LeMoyne sera célébré à Ville-Marie le 28 mai 1654.

 

Le 20 mars 1660 à Ville-Marie devant le notaire Bénigne Basset, Catherine Thierry fille de Guillaume Thierry et Élisabeth (Ysabeau) Messier est officiellement adoptée par le couple Antoine Primot et Martine Messier, sœur d’Élisabeth. Selon l’acte, l’adoption a été faite de façon verbale sans autre formalité, vers 1642 à St-Denis-le-Thiboult, lieu de résidence de Guillaume Thierry et d'Élisabeth Messier, ainsi que du couple Antoine Primot et Martine Messier.

 

La suite est bien connue, on a beaucoup écrit sur la famille de Charles LeMoyne et Catherine Primot.

 

Ses enfants

 

  1. Charles, né le 10 décembre 1656 à Montréal marié le 7 mai 1681 en France avec Claude Élisabeth Souart décédé le 8 juin 1729 à Montréal. Baron de Longueuil;

  2. Jacques, né le 16 avril 1659 à Montréal marié le 7 février 1684 à Montréal avec Jeanne Dufresnoy Carion, décédé le décembre 1690 à Québec;

  3. Pierre, « d’Iberville », né le 20 juillet 1661 à Montréal, marié le 8 octobre 1693 à Québec avec Marie Thérèse Paulet Lacombe, décédé le 9 juillet 1706 à Cuba;

  4. Paul, né le 15 décembre 1663 à Montréal marié le 29 octobre 1691 à Québec avec Marie Madeleine Dupont Deneuville, décédé le 21 mars 1704 à Montréal;

  5. François, né le 10 mars 1666 à Montréal, sieur de Bienville décédé le 7 juin 1691 à Montréal, tué par les Iroquois;

  6. Joseph, né le 22 juillet 1668 à Montréal, marié le 21 novembre 1699 en France avec Marie Élisabeth Neron, décédé le 12 septembre 1734 en France;

  7. François-Marie Joseph, né le 22 sept 1670 à Montréal,  décédé le 5 octobre 1670;

  8. Anonyme de sexe indéterminé, décédé le 2 octobre 1672 à Montréal;

  9. Catherine-Jeanne, née le 15 novembre 1673 à Montréal, mariée le 12 août 1694 à    Québec avec Pierre Denoyan Chavois...;

  10. Louis, né le 4 janvier 1676 à Montréal, décédé le 4 octobre 1694 au fort Nelson à la baie d’Hudson. Sieur de Châteauguay;

  11. Marie-Anne, née le 13 août 1678 à Montréal, mariée le 28 octobre 1699 à Montréal avec Jean-Baptiste Bouillet Delachassaigne, décédée le 9 mai 1744 à Trois-Rivières;

  12. Jean-Baptiste, né le 23 février 1680 à Montréal, sieur de Bienville, chevalier de St-Louis. Il décède le 7 mars 1767 à Paris;

  13. Gabriel, né le 11 novembre 1681 à Montréal, décédé après le 24 novembre 1711 à St-Dominique;

  14. Antoine, né le 7 juillet 1683 à Montréal, décédé le 21 mars 1742 en France, commandant des troupes de la Louisiane.

 

Catherine est décédée le 5 août 1690 à Montréal, elle suivait son époux décédé au même lieu au début de 1685. Le 6 septembre 1668, à St-Denis-le-Thiboult, a eu lieu la sépulture d’Ysabeau (Élisabeth) LeMessier (fille de Jehan LeMessier et de mère inconnue), âgée d’environ 60 ans, femme de Guillaume Thierry.

 

  1. Le 20 mars 1643, acte notarié : Obligation de Jacques Messier (l’oncle) et David Messier à Guillaume Thierry (Archives départementales de Seine-Maritime, tabellionnage de Ry, Me Allyne cote 2E14/1775). Antoine Primot fait sa marque  au bas du document;

  2. Le 21 décembre 1532, acte notarié : Vente par Jehan Bourris du hameau du Puy sur Ry, à Colin Pouchet, demeurant à St-Denis-le-Thiboult au hameau de Gonneville. Voisin, le bois de St-Denis (ADSM cote 2E14/2193);

  3. Ibid. (Archives départementales de Seine-Maritime, tabellionnage de Ry, Me Allyne cote 2E14/1775);

  4. Mère St-Thomas. Les Ursulines de Québec 1864 T 2 note page VII;

  5. Marcel Trudel. Les écolières des Ursulines de Québec Éd. H.M.H. 1999.

 

Autres actes sur Gonneville à St-Denis-le-Thiboult

 

  • 1530  Acte notarié, Theaulmet LeBonnier, de St-Denis-le-Thiboult, hameau de Gonneville, récupère une terre à Gonneville. (ADSM cote 2E14/2193)

  • 1537 08 05 Hélie Chiret, prêtre de St-Denis-le-Thiboult, prend à ferme pour 9 ans, toutes les dîmes des hameaux de Puy-sur-Ry et Gonneville.

  • 1565 11 19, Acte notarié, mention du hameau de Gonneville à St-Denis-le-Thiboultt. (A.D.S.M. Tabellionnage de Vascoeuil cote 2E14/2160)

Texte tiré du volume de Gilles Messier :  Les Messier et leurs ancêtres : 700 ans d'histoire.

Dernière mise à jour : 

le 15 septembre 2014

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