Famille Arthur Messier et Marie-Jeanne Lapierre
Famille d’Arthur Messier et de Marie-Jeanne Lapierre
vers 1980 Ã Douville
Arrière : François, Yvan, Pierre, Guy, René, Jacques et Raymond Messier
Centre : Carmen, Suzanne, Mariette et Claire Messier
Assis : Réal, Agathe, Arthur, Marie-Jeanne Lapierre, Carole et Christine Messier
Voici l’histoire d’une grande famille de 16 enfants d’Arthur Messier et de Marie-Jeanne Lapierre, les 18 nés à St-Hyacinthe.
Arthur et Marie Jeanne travaillaient dans la même manufacture, la Penmen’s avec quelques-unes de leurs sœurs, à la fabrication des grandes combinaisons que nos grands-parents portaient pour se protéger du froid.
C’est à cet endroit que les deux futures belles-sœurs se sont rencontrées. La sœur de mon père a invité Marie-Jeanne à venir chez elle pour une fête familiale. Dans ce temps-là , on faisait son vin. On n’avait pas le droit d’en acheter. Arthur a sorti une bouteille de vin avec un verre dans ses mains. Quand ma mère le lui a pris d’entre les mains, tout le monde a trouvé ça bien drôle. C’est comme ça que leur histoire a commencé.
Grand-père Joseph travaillait sur le chemin de fer à remplacer les tailles (gros morceaux de bois carré) qui soutenaient les rails, quand elles n’étaient pas assez fortes. Ils étaient 2 sur un taco, un en face de l’autre, en baissant et levant chacun leur tour le levier pour le faire avancer. Il n’y avait pas de moteur dans ce temps-là . Tout était fait à la main.
Ma grand-mère, Georgiana Perron, voulait entrer chez les sœurs St-Joseph. Vu que mon grand-père venait de perdre sa première femme en accouchant d’un enfant, le 9 avril 1915, elle a voulu l’aider. Cette relation a tourné à un mariage le 17 janvier 1916 à St-Hyacinthe. Il restait 3 enfants à Joseph des 7 que sa première épouse lui avait donnés. Georgiana en a eu 9 autres. Mon père était l’aîné. Ils vivaient heureux!
Mes grands-parents demeuraient sur une fermette, près de la voie ferrée et d’une porcherie. Un jour, l’homme de la porcherie donna au jeune Arthur, mon père, un petit cochon pour aller le tuer. La truie avait trop de petits pour le nombre de ses mamelles. Il y en avait un plus petit que les autres qui était donc de trop. Mon père a mis le petit cochon dans son manteau court, au chaud et il l’amena à la maison. On le nourrissait avec le lait des vaches de la fermette.
Ma grand-mère se levait à 5 h du matin pour allumer le poêle et aller à la messe de 6 h. Comme mon oncle Gérard couchait dans la chambre près de la cuisinette, le petit cochon allait près de son lit, et il grognait un peu. Mon oncle le prenait et il le mettait près de lui. Ils dormaient nez à nez, jusqu’au retour de ma grand-mère. Elle l’avait dompté pour ne pas aller dans le salon.
Ils avaient aussi des poules. Un jour, le frère de mon grand-père, Jean-Baptiste, est venu le voir. On lui offrit de s’assoir sur la chaise berçante. Tout d’un coup, une poule entre en même temps qu’un enfant et elle se met devant lui en cocottant. Après quelques secondes, Jean-Baptiste dit : veux-tu bien me dire ce qu’elle veut? Jos lui dit : lève-toi et tu vas voir ce qu’elle va faire. Grand-père a mis son parka sur la berçante. La poule a monté dessus, a pondu son œuf et elle est partie. Tous les jours, on l’avait habituée à pondre son œuf à cet endroit.
C’est comme ça que notre père a appris à vivre avec la nature et nous aussi. Même avec les animaux sauvages, que notre père et nous allions chercher dans le bois en face, de l’autre côté de la rue. Dans le fond des terres, il y avait du bois dans ce temps-là . Nous allions déterrer des trous de renards, de ratons laveurs ou de siffleux (marmotte). Nous amenions aussi une moufette pour faire pratiquer les apprentis vétérinaires à opérer les animaux. Après, elles étaient comme un chat dans la maison. Je me levais la nuit pour faire boire les petits renards avec ma bouteille de poupée. Ensuite, je les remettais dans leur boite, sous le poêle à bois, bien au chaud. En les prenant petits, ils s’habituaient à nous. Ils entraient et sortaient de la maison pour leurs besoins en même temps qu’il y avait quelqu’un qui ouvrait la porte. On les habituait comme un chien. Comme on était 16 enfants, il y avait des restants de table pour les nourrir. Nous n’achetions aucune nourriture d’animaux!
Nous étions habitués à cohabiter. Dans la maison, chacun contribuait à sa façon. Il fallait que les plus vieux donnent le bon exemple aux plus jeunes et qu’on se prenne en main. Les filles aidaient notre mère et les garçons faisaient les travaux plus exigeants. C’était chacun son tour à laver et à essuyer la vaisselle.
Comme notre père avait appris à construire des maisons avec son père et son demi-frère, un jour, il a acheté un chalet sur le bord de la rivière Yamaska, près des limites de St-Damase et il l’a isolé pour l’hiver.
Vous comprendrez que nous n’étions pas riches. Tous les moyens étaient bons pour survivre. Il vendait du poisson au Marché de St-Hyacinthe et de Granby. Il allait chercher le poisson, les cuisses de grenouilles et les anguilles à Montréal pour les revendre.
On prenait les boites de poissons et on les sciait en planche de 18 pouces pour mettre par dessus la laine minérale entre les « stods », partout sur les murs. C’était toute une « job » avant de mettre les grandes feuilles de gyproc 4’ x 8’, remplir les joints et tout peinturer, par la suite. C’est ce que notre père et nous faisions entre le travail obligatoire de tous les jours.
C’est comme ça que notre père a passé de faiseur de combinaisons à agent d’assurance, vendeur de poissons, propriétaire d’une compagnie de taxi, même 2, éleveurs de visons, gardien de nuit pour 3 commerces d’autos, etc., tout en demeurant à Douville.
Nous étions entourés de cultivateurs où nous allions ramasser des fraises et casser des petites fèves. Les plus vieux allaient aux foins. Nous faisions tout ça pour aider notre mère à payer nos livres, nos cahiers, nos vêtements et tout ce qu’il fallait pour l’école. Nous allions à l’école à pied. Nous étions souvent premiers de classe. Nos parents étaient fiers de nous. Des prêtres nous ont aidés à payer les cours classiques et universitaires de mes frères.
Aujourd’hui, mes frères et sœurs se tirent bien d’affaire en occupant différentes fonctions dans la vie : un chiro, un enseignant en génie forestier, une en comptabilité, une en culture biologique, un en transport routier, un rembourreur de meubles, une était bonne en peinture, une gardienne d’enfants et zoothérapie pour les personnes âgées, etc. Chacun a su se rendre utile dans la vie, en gagnant très bien sa vie. Nous avons appris à tout faire servir, ne pas gaspiller, tout en aidant les autres.
Notre mère nous a aussi appris à avoir de la discipline et à bien faire notre travail. Elle nous récompensait. Elle faisait beaucoup de nourriture et de couture. Quand elle raccommodait, ça ne paraissait presque pas.
Nous étions contents de nous et il y avait de la joie entre nous.
Claire Messier
ARBRE GÉNÉALOGIQUE D’ ARTHUR MESSIER
MARIAGES
CONJOINTS
St-Denis-le-Thiboult
Normandie, France
02 Jehan Le Messier
Cardine Acoulons
Perrier sur Andelle ?
Normandie, France
vers 1603
01 Jehan Le Messier
Inconnue
St-Denis-le Thiboult
Normandie, France
vers 1639
00 David Le Messier
Marguerite Barc
Montréal
25 février 1658
01 Michel Messier
Sieur de St-Michel
(vers 1640-1725)
Anne LeMoyne
Pierre & Judith Duchesne
Varennes
10 février 1706
02 François-Michel Messier
Seigneur du Cap St-Michel
(1679-1751)
Marie-Anne Amyot dit Villeneuve
Jean-Baptiste & Geneviève Guyon
Varennes
19 novembre 1731
03 Jean-Baptiste Messier
(1709-1754)
Marie-Anne Mongeau
Jean-Baptiste & Élisabeth Bonnedeau
Marie-Anne / Louise Petit
Louis & Marie-Anne Meunier
Varennes
2 février 1761
04 François Messier dit St-François
(1732-1789)
Ursule Cadieux
Antoine & Catherien Brodeur
Catherine Bussières
Jean-Baptiste & Marie-Anne Malboeuf
Marie Geoffrion
Jean-Baptiste & Thérèse Girard
Varennes
22 juillet 1793
Varennes
1 juin 1805
Varennes
26 octobre 1812
05 Joseph Messier
(1768-1834)
Madeleine Lussier
Pierre & Marguerite Geoffrion
Varennes
17 septembre 1827
06 Jacques Messier
né du 1er mariage
(1803-1873)
Julie Yvon
Isidore & Félicité Leblanc
Euphémie Laplante
Louis & Sophie Royer
St-Hyacinthe, N.-D. du Rosaire
14 février 1871
St-Hyacinthe, Cathédrale
17 août 1874
07 Jean-Baptiste Messier
(1847-1899)
Corinne Roberge
Pierre & Élisa Perron
Georgiana Perron
Joseph & Georgiana Hébert
St-Hugues
5 novembre 1907
St-Hyacinthe, N.D. du Rosaire
17 janvier 1916
08 Joseph Messier
né du 2e mariage
(1881-1957)
Marie-Jeanne Lapierre
Valmore & Clara Fontaine
St-Hyacinthe, Cathédrale
21 septembre 1940
09 Arthur Messier *
né du 2e mariage
(1917-1987)
* Enfants d’Arthur et de Marie-Jeanne Lapierre :
Claire (1941), Raymond (1943), Jacques (1944), René (1946), Guy (1947), Francine (1948), Mariette (1949),
Pierre (1950), Suzanne (1952), François (1953), Christine (1955), Carmen (1956), Carole (1958),
Agathe (1960), Yvan (1962) et Réal (1963)